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Tuerie dans un lycée en Autriche : "Plus de questions que de réponses"

Tuerie dans un lycée en Autriche : "Plus de questions que de réponses"

Update: 2025-06-11
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À la Une de la presse, ce mercredi 11 juin, l’Autriche sous le choc, après la tuerie, hier, dans un lycée de Graz, qui a fait au moins 11 morts. Le choc et la sidération, également en France, après la mort, hier matin, dans un collège de Haute-Marne, d’une surveillante, poignardée par un élève de 14 ans. Des émeutes racistes en Irlande du Nord. Et l’histoire tragique de la plus jeune mise en examen pour terroriste du Royaume-Uni.

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A la Une de la presse, l’Autriche sous le choc, après la tuerie, hier, dans un lycée de Graz, qui a fait au moins 11 morts, dont l’assaillant, un ancien élève de l’établissement, âgé de 21 ans.

"Osterreich trauert", "L’Autriche pleure": Kurier évoque un drame sans précédent dans l’un des pays les plus sûrs au monde, où trois jours de deuil national ont été décrétés. Le journal, qui exprime sa "profonde douleur", parle d’une nation qui a perdu son "innocence" face à un phénomène qui semblait jusque-là "lointain", et prévient  que "des mesures de sécurité supplémentaires ne suffiront pas à protéger la population". "Il n’y a pas de mots pour décrire de telles horreurs": le Salzburger Nachrichten cite le président Alexander Van der Bellen, et s’alarme de voir s’installer "la peur d’aller à l’école". "Warum?", "Pourquoi?": pour Die Presse, "la question se pose inévitablement": ce drame "aurait-il pu être évité?" et "est-il possible d’en éviter d’autres de ce type à l’avenir?". "Comme dans tant de tragédies, il y a plus de questions que de réponses", écrit le journal. D’après le Krone Zeitung, les autorités ont découvert au domicile du tireur une lettre d’adieu indiquant qu’il aurait été victime de harcèlement, et se sentait menacé.

Le choc et la sidération, également ici en France, après la mort, hier matin, dans un collège de Haute-Marne, d’une surveillante, poignardée par un élève de 14 ans. Le visage de la victime, Mélanie, une mère de famille de 31 ans, fait la Une du Parisien/Aujourd’hui en France, qui voit dans ce drame, survenu un mois et demi après qu’un lycéen de 16 ans a poignardé une camarade à Nantes, une nouvelle manifestation du "fléau des armes blanches". Le journal appelle à une "prise de conscience" du gouvernement, qui promet d’interdire la vente de ces armes aux mineurs, et d’expérimenter des portiques de sécurité devant les établissements. Emmanuel Macron a évoqué, de son côté, "l’explosion des familles" et la nécessité d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans. Mais le président se retrouve accusé, notamment par L’Opinion, d’être tombé "dans le piège de l’insécurité", en manquant de fermeté. Pour Le Figaro, "ni les portiques de sécurité ni les consultations de santé mentale ne suffiront à endiguer" "l’effroyable dérive" qui toucherait la France, en proie, selon lui, à un défi de "civilisation". Libération, qui fait part de sa "sidération", met en garde contre "les réponses simplistes" et "les surenchères sécuritaires pavloviennes", la question de la violence en milieu ­scolaire étant "trop complexe pour y plaquer un discours de prêt-à-penser sécuritaire", et sa réponse étant plutôt  sans doute "dans le croisement des mailles éducatives et sécuritaires". 

Des surenchères pavloviennes aux surenchères racistes. En Irlande du Nord, des heurts ont éclaté, pour la deuxième nuit consécutive, après la mise en examen, lundi, de deux jeunes roumains de 14 ans pour tentative de viol. Belfast Telegraph fait état de "violences racistes" à Ballymena, dans le nord de la province britannique, où des heurts ont opposé les forces de l’ordre à des manifestants. Ces derniers s’en sont pris, également, à des maisons supposées appartenir à des migrants, dont les habitants disent avoir été "terrifiés" par une foule en colère "ayant tenté de (les) tuer". Le journal d’Irlande du Nord compare ces scènes à celles "du début des Troubles", à la fin des années 60, "lorsque des familles entières étaient expulsées de chez elles à cause de leur religion", et appelle la classe politique à dénoncer ces attaques "pour ce qu’elles sont": des attaques "racistes et odieuses".

La presse britannique, qui revient sur les conclusions de l’enquête, publiées lundi, sur le suicide, en 2022 d’une jeune fille de 16 ans, radicalisée en ligne. The Financial Times revient sur l’histoire de Rhianan Rudd, une jeune fille atteinte de troubles autistiques, et devenue à 15 ans la plus jeune fille du Royaume-Uni à être mise en examen pour terrorisme, un an auparavant. Alertés par sa mère, les policiers avaient notamment découvert dans sa chambre un manuel téléchargé sur internet sur la fabrication de bombes et un sanctuaire dédié à Adolf Hitler. L’enquête, entamée lors de son arrestation en avril 2021, avait déterminé qu’elle avait été victime de manipulation par un néo-nazi américain rencontré en ligne. Les poursuites avaient finalement été abandonnées et Rhianan placée en foyer, où elle avait suivi un programme de déradicalisation. Mais selon la jeune fille n’avait jamais réussi à tourner la page, et personne ne semble avoir été capable de lui porter secours, selon l’enquête, en dépit des alertes de sa mère sur sa santé mentale toujours plus déclinante. Le matin du 19 mai 2022, Rhianan a été retrouvée suicidée dans le foyer qui l’hébergeait, malgré la surveillance, y compris numérique, dont elle était l’objet. Interrogé par le journal, Matthew Feldman, spécialiste de l'idéologie fasciste, explique que le fossé mis au jour, toujours par l’enquête, entre les connaissances techniques de Rhianan et celles des adultes censés la surveiller est "caractéristique" des cas qu'il a étudiés. "Beaucoup d'entre nous (les adultes, NDLR), peinent encore à s'habituer aux plateformes chiffrées, au dark web et aux messages éphémères avec lesquels la génération numérique a grandi", relève-t-il. Selon lui, le problème principal reste la disponibilité de contenus extrémistes en ligne, comparés à "un robinet qui coule à flots et ne se ferme pas". "Je me demande combien d'autres cas comme celui de Rhianan nous devrons gérer, conclut-il, avant d'agir sur la base de ce que nous savons déjà".

 

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