Un relevé bancaire peut-il prédire la maladie d'Alzheimer ? - Choses à Savoir SCIENCES
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C’est une idée qui semble tirée d’un roman d’anticipation, et pourtant : vos relevés bancaires pourraient bientôt devenir un outil de dépistage précoce de la maladie d’Alzheimer. C’est ce que révèle une étonnante étude publiée dans la revue JAMA Network Open. Selon les chercheurs, les tout premiers signes de déclin cognitif pourraient être visibles dans vos habitudes de dépenses… jusqu’à 10 ans avant qu’un diagnostic formel ne soit posé.
Mais comment est-ce possible ?
L’équipe de chercheurs s’est appuyée sur les données anonymisées de plus de 80 000 comptes bancaires de personnes âgées aux États-Unis, dont certaines avaient par la suite reçu un diagnostic de démence ou de maladie d’Alzheimer. En croisant ces données avec les dossiers médicaux, ils ont identifié des modifications subtiles mais constantes dans les comportements financiers des futurs patients, bien avant l’apparition des symptômes cliniques.
Parmi ces signaux faibles :
Une baisse de 9,6 points dans les dépenses liées aux voyages, cinq ans avant la mise sous procuration.
Moins de dépenses en loisirs comme le jardinage.
Moins de connexions aux comptes bancaires en ligne.
Davantage de réinitialisations de code PIN, de cartes perdues ou de plaintes pour fraude.
En parallèle, une augmentation des dépenses domestiques (factures, alimentation…) trahit un repli progressif de la personne sur son environnement immédiat.
Ces signes ne sont pas forcément spectaculaires, mais c’est justement leur régularité sur plusieurs années qui attire l’attention.
Ce qui rend cette découverte si prometteuse, c’est qu’elle s’appuie sur des données déjà disponibles. Contrairement aux tests médicaux lourds ou coûteux, comme l’imagerie cérébrale ou les analyses biologiques, le suivi des habitudes financières pourrait offrir un outil de détection précoce non invasif, discret et potentiellement automatisable.
Bien sûr, les chercheurs insistent : il ne s’agit pas de poser un diagnostic à partir d’un simple relevé bancaire. Mais combiné à d’autres indicateurs — comme des tests de mémoire, des antécédents familiaux ou des changements de comportement — cet outil pourrait alerter bien plus tôt les médecins, les proches… et les patients eux-mêmes.
Dans un monde où la population vieillit rapidement et où chaque année gagnée dans la détection de la maladie peut faire une énorme différence sur la qualité de vie, cette approche ouvre des perspectives inédites. Elle interroge aussi : sommes-nous prêts à ce que notre santé mentale soit surveillée… à travers notre carte bleue ?
Une chose est sûre : cette découverte pourrait marquer une nouvelle ère dans la prévention de la maladie d’Alzheimer. Et si, un jour, votre banque devenait votre premier allié en santé ?
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