Sébastien Lecornu sous pression des syndicats, du Medef et des marchés
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Moins d’une semaine après sa nomination à Matignon, le nouveau Premier ministre a enterré la mesure la plus contestée du projet Bayrou : la suppression de deux jours fériés. Mais à l’approche du débat budgétaire, il doit désormais composer avec les syndicats mobilisés, le patronat en alerte, et une dégradation de la note de la France par Fitch.
À peine nommé, Sébastien Lecornu doit déjà faire face à une équation budgétaire explosive. Le calendrier est serré : le projet de loi de finances 2026 doit être présenté en Conseil des ministres à la mi-octobre pour être adopté avant le 31 décembre.
Depuis vendredi, le Premier ministre consulte les partenaires sociaux. Ce lundi, il reçoit la CGT et la CFTC, alors que les syndicats appellent à une grande mobilisation jeudi 18 septembre contre les mesures d’austérité. En parallèle, deux organisations patronales, la CPME et l’U2P, sont également attendues à Matignon. Patrick Martin, le patron du Medef, rencontré vendredi, a déjà prévenu : il s’oppose à toute hausse d’impôts sur les entreprises, et se dit prêt à mobiliser lui aussi.
Pour apaiser les tensions, Sébastien Lecornu a annoncé dimanche l’abandon de la suppression de deux jours fériés, une mesure rejetée par plus de 80 % des Français, mais aussi par les syndicats et le Medef. D’autres points restent cependant explosifs, comme l’"année blanche" – gel des retraites, des prestations sociales et du barème fiscal – estimée à 7 milliards d’euros d’économies.
En toile de fond, la pression vient aussi des marchés. Vendredi, l’agence Fitch a abaissé la note de la France à A+. Le déficit est attendu à 5,4 % du PIB en 2025 et 4,6 % en 2026 selon la version Bayrou, une trajectoire déjà jugée intenable.
Résultat : la France emprunte désormais plus cher que la Grèce, l’Espagne ou le Portugal, avec un écart de taux de 80 points de base par rapport à l’Allemagne. Moody’s doit publier son verdict fin octobre, puis Standard & Poor’s en novembre.
Autrement dit : ce budget devra convaincre les parlementaires, les partenaires sociaux… et les marchés financiers.