DiscoverScience on Player FMA quelle règle mathématique les langues humaines sont-elles soumises ? - Choses à Savoir SCIENCES
A quelle règle mathématique les langues humaines sont-elles soumises ? - Choses à Savoir SCIENCES

A quelle règle mathématique les langues humaines sont-elles soumises ? - Choses à Savoir SCIENCES

Update: 2025-09-15
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À première vue, le langage humain semble foisonnant, foisonnant au point d’être chaotique. Chaque langue possède ses milliers de mots, ses tournures, ses exceptions et ses bizarreries. Pourtant, derrière cette apparente complexité, se cachent des règles d’une rigueur étonnamment… mathématique. L’une des plus fascinantes a été mise en lumière dans les années 1930 par le linguiste américain George Zipf : la loi d’abréviation.


Une loi simple mais puissante

Formulée par Zipf, cette règle décrit une tendance universelle : plus un mot est fréquemment utilisé, plus il tend à être court. Prenons un exemple en français : “et”, “de”, “à” ou “je”. Ces mots ultra-fréquents ne comptent qu’une ou deux lettres. À l’inverse, les termes plus rares – “chlorophylle”, “hétérozygote” ou “incommensurable” – sont plus longs. En d’autres termes, notre cerveau, en quête permanente d’efficacité, réserve la brièveté aux mots du quotidien et accepte la longueur pour les mots occasionnels.


L’efficacité comme moteur

Cette loi n’a rien d’un hasard : elle illustre ce que Zipf appelait le principe du moindre effort. Quand nous communiquons, nous cherchons naturellement à transmettre un maximum d’informations avec un minimum d’effort. Les mots courts, faciles à prononcer et rapides à écrire, remplissent ce rôle pour les idées que nous utilisons le plus souvent. Cette logique contribue à rendre les échanges plus fluides et à limiter la fatigue cognitive, aussi bien pour celui qui parle que pour celui qui écoute.


Une règle universelle ?

Ce qui intrigue les chercheurs, c’est que cette loi ne semble pas se limiter aux langues humaines. Des travaux récents en bioacoustique ont montré que certains oiseaux suivent exactement la même tendance. Les sons les plus fréquents qu’ils utilisent – pour marquer un territoire, avertir d’un danger ou attirer un partenaire – sont plus courts que leurs vocalisations plus rares. Autrement dit, les oiseaux appliquent eux aussi, sans le savoir, la loi d’abréviation de Zipf.


Quand l’évolution rejoint les mathématiques

Pourquoi cette convergence entre humains et oiseaux ? Les scientifiques avancent que cette règle pourrait refléter un principe fondamental de toute communication efficace. Que l’on manipule des mots ou des chants, l’économie d’énergie et de temps favorise la survie. Les individus capables de transmettre rapidement l’essentiel de l’information disposent d’un avantage, qu’il s’agisse de fuir un prédateur ou de collaborer en groupe.


Un langage moins chaotique qu’il n’y paraît

Au fond, ce que révèle Zipf, c’est que nos langues, si diverses soient-elles, obéissent à des forces universelles. Elles ne sont pas des constructions aléatoires, mais des systèmes façonnés par la recherche d’efficacité. Et lorsque nous découvrons que les oiseaux – et peut-être d’autres espèces encore – obéissent à la même loi, cela suggère que les mathématiques ne se contentent pas de décrire le monde physique : elles gouvernent aussi la manière dont nous échangeons des idées et des émotions.


Ainsi, derrière nos conversations quotidiennes, se cache une règle mathématique discrète mais incontournable, qui relie l’homme… aux oiseaux.


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