Comment peut-on rajeunir le cerveau de dix ans ?
Description
Et si un simple jeu vidéo pouvait rajeunir votre cerveau ? C’est la promesse inattendue d’une équipe de chercheurs de l’Université McGill et de l’Institut neurologique de Montréal, qui vient de franchir une étape décisive dans la compréhension du vieillissement cérébral.
Depuis toujours, on pensait que le cerveau déclinait lentement avec l’âge, inexorablement. La mémoire se fragilise, l’attention se disperse, la vitesse de réflexion diminue. Et derrière ce lent effritement, une molécule joue un rôle crucial : l’acétylcholine. C’est elle qui permet aux neurones de communiquer, de se concentrer, d’apprendre. Or, sa production baisse naturellement à partir de 40 ans. Aucun médicament n’avait jamais réussi à la relancer. Jusqu’à aujourd’hui.
Dans leur étude, les chercheurs ont recruté près d’une centaine de volontaires âgés de plus de 65 ans. Pendant dix semaines, certains ont suivi un programme d’entraînement cérébral intensif sous forme de jeu vidéo, conçu pour stimuler la rapidité, la mémoire de travail et la concentration. Les autres jouaient à des jeux classiques, sans visée thérapeutique. Avant et après l’expérience, tous ont passé des examens d’imagerie cérébrale permettant de mesurer l’activité du système cholinergique, celui qui produit justement l’acétylcholine.
Les résultats ont surpris tout le monde. Chez les participants qui s’étaient réellement entraînés, la production naturelle d’acétylcholine a augmenté d’environ 2,3 %. C’est peu, mais c’est énorme : cela correspond à peu près à la perte naturelle observée au fil de dix années de vieillissement. Autrement dit, leur cerveau s’est comporté comme celui d’une personne dix ans plus jeune. Une première absolue dans l’histoire de la recherche sur le vieillissement cérébral.
Ce qui fascine les scientifiques, c’est que cette amélioration n’est pas due à un médicament, mais à une stimulation cognitive ciblée. Le cerveau, même vieillissant, reste plastique : il est capable de se réorganiser, de relancer des circuits endormis, pour peu qu’on le pousse à sortir de sa routine.
Bien sûr, l’étude doit encore être confirmée sur un plus grand nombre de personnes, et sur des durées plus longues. Mais elle ouvre une perspective vertigineuse : celle de pouvoir « réactiver » le cerveau par l’entraînement, comme on renforce un muscle. En d’autres termes, le vieillissement cérébral ne serait peut-être pas une fatalité — juste une question d’exercice.
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